~ Un nouveau départ ~ [PV : Dohko Riku ♥ ] { Terminé }

Froid... C'est le premier mot qui lui vint en tête lorsqu' Alice s'éveilla. Alors même que ses paupières pesaient encore lourdes, la jeune kitsune promena un regard circulaire autour d'elle. Des barreaux, des cages, des hybrides. L'air était moite et froid. On aurait dit qu'on l'avait amenée dans un congélateur, préparant sa chair à se faire découper en rondelle par un vil boucher avide d'argent. Se redressant sur ses coudes, Alice jeta ensuite un regard à sa tenue, pour le moins pitoyable. On lui avait fait enfiler un long T-Shirt délavé qui semblait attiré la poussière. Un collier en cuir vergogne était accroché à son cou, relié d'une lourde chaîne ancrée dans le mur de sa cage. Alice passa nerveusement une main dans sa longue chevelure de flammes en bataille. Elle détestait être enfermée. Ça la rendait presque claustrophobe d'être là, entourée de tous les bords et de tous les côtés par quelques murs infranchissables. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais la kitsune sentait la poussière se coller à sa peau, s'étirer sous ses vêtements, puis s'emparer de son être. Elle se sentait étouffée, compressée, et elle avait du mal à respirer. Quelques frissons glacés glissaient leurs doigts avides et malicieux sous le T-Shirt qu'elle portait, griffant la peau de son dos sans ménagement, laissant le froid se glisser sous sa chair, dans ses os, pour mieux la pétrifier. Quelques riches clients de l'animalerie où notre hybride était enfermée passaient devant sa cage, l'observant avec curiosité ou avec une joie sadique. Mais ils se figeaient bien souvent devant la pancarte ornant les barreaux et affichait un air de dédain, parfois hautain avant de s'éloigner. Décidément, soit les kitsunes valaient une fortune, soit celle-ci avait quelque chose de déplaisant. Seulement, voir tous ces gens défiler devant elle en l'observant avec la curiosité de quelques enfants devant un monstre de cirque n'aidait qu'à enfler l'anxiété d'Alice. Elle finit par se recroqueviller au fond de sa cage. Et, les genoux ramenés vers son buste, le front collé à leur extrémité, la kistune laissa libre cour à tous les sentiments qui se bousculaient en elle. Sanglotant doucement, elle chercha la bague que son bien-aimé lui avait offerte, mais ne la trouva pas.

Voyant sa détresse, l'employé de l'animalerie chargé des hybrides s'approcha doucement d'elle, un sourit carnassier au visage. Il devait avoir environ vingt ans. Grand, le visage découpé en forme triangulaire, les cheveux bruns pâles, la taille fine, il semblait peu menaçant. L'homme frappa du pied contre la cage de la kitsune et lança de sa voix éraillée :

- Hé, toi ! C'est ça que tu cherches ?

L'employé fit glisser entre ses doigts la bague qu'Azaël avait offerte à Alice. Celle-ci releva son regard emplit d'effroi vers le jeune homme et se redressa vivement.

- Rend... Rendez-la moi.

L'employé se réjouit de la réaction de la kitsune et éclata d'un rire cruel en faisant courir l'anneau entre ses doigts.

- Qu'est-ce que tu ferais pour l'avoir, jolie kitsune ?

Alice réprima un sanglot. Son coeur battait à tout rompre, affolé. Le même nom se bousculait dans sa tête, murmuré, hurlé, répété sans cesse. Azaël... Azaël... C'est alors qu'un autre homme, âgé et le regard froid, se glissa derrière le premier et lui envoya une claque sonore à la nuque. Le premier se figea, surprit, et se retourna, les yeux écarquillés, vers le vieil homme. Celui-ci le regarda avec froideur, s'écriant :

- Bougre d'imbécile ! Fait ton travail et cesse de t'amuser avec la marchandise !

Le jeune homme bégaya un désolé, et le second lui arracha la bague des mains, lui hurlant de retourner travailler. Il n'eut pas besoin de répéter. Le jeune homme s'éclipsait déjà avec hâte. Se tournant vers Alice, les traits du personnage âgé s'adoucir. Il glissa sa main ridé entre les barreaux, lui présentant l'anneau avec une douceur surprenante après la tempête qu'il venait d'infliger au jeune employé. Alice inclina la tête avec curiosité en le détaillant, puis leva son regard vers le sien. déglutissant en y lisant une certaine sagesse mêlée de tendresse et de compréhension. Elle glissa lentement sa main vers celle de l'employé, attrapant la bague doucement avant le venir la serrer contre son coeur, les yeux emplis d'eau, soulagée.

- Prends, dit-il. Je te rend ce qui t'appartient.

Messages : 9 Date d'inscription : 14/11/2012 Age : 37

Une nouvelle journée. En enfer... Tel était son destin depuis que sa petite peste l'avait quitté. Il ne lui restait rien, hormis des souvenirs, rares, du temps heureux ou elle était à ses côtés. Comme la couverture chaude qui apporte réconfort et bien-être en hiver : elle était ce qui lui manquait depuis toujours. Elle avait mis du piment dans sa vie et de son côté il s'employait à freiner les ardeurs toujours grandissantes de cette jeune neko curieuse, énergique et un peu trop naïve parfois... Cela faisait déjà 6 mois. 6 mois que le destin le lui avait arraché. A chaque fois qu'il passait devant l'animalerie de l'ile, il avait un haut le coeur. A tout les coups ! Mais il devait se faire à l'idée. L'idée qu'il ne la reverrait plus jamais, qu'il ne l'embrasserais plus jamais, qui ne la serrerais plus jamais contre lui, que... D'un revers de la main il balaya la larme naissante au coin de son oeil et continua son chemin vers le luthier de l'ile en quête d'un nouveau jeu de corde pour sa guitare. Une fois son achat effectué, il sortit et entendit vaguement 2 marins discuter entre eux.

Ils discutaient de la prime qu'ils avaient reçu pour leur dernière virée en mer, prime qui était plutôt élevé compte tenu des risques qu'ils avaient pris et du tonnage de poisson qu'il ramenait. Bref, rien de bien palpitant. Ils n'étaient pas des personnes avec qui Dohko se liait : ils étaient sâles, rustres, malpoli, peu éduqué... Tout l'inverse de notre héros... Du moins en apparence. Peu de personnes connaissaient son lourd passé. Mais de nature curieuse, il tendit quand même l'oreille pour discerner leur échange.

Ils discutaient du prix d'une hybride. Le premier en vantait les mérites, disant que c'était une perle rare, une beauté du diable, une vraie sirène à la peau blanche comme de l'écume, aux dents nacrés, à la chevelure rouge comme une flamme, à ses... Dohko secoua la tête de droite à gauche sachant bien ce qui allait se produire. Encore un délire de marins alcooliques, passablement imbibés de leur nuit précédente, adoptant une hybride avec leur paie, la violant, la frappant, la tuant même parfois. Ainsi est le lot de ses êtres, mi-humains, mi-animaux : aucuns droits hormis celui de se taire, en toutes circonstances... Soupirant, il préféra s'éloigner.

Au bout d'une vingtaine de mètres, il se retourna et vit les 2 soulards se diriger vers l'animalerie. Mettant de coté ses idées noires, Dohko prit le chemin de sa maison, en bordure de forêt... Pour revenir d'un pas décidé vers l'animalerie quelques secondes plus tard. Non, il n'allait pas permettre que cela se produise. Non, il ne l'accepterait jamais. Il les en empêcherait, pour cette fois du moins, pour cette jeune hybride dont il ignorait tout, hormis le physique qui semblait être plutôt flatteur. Il déboula dans l'animalerie et tout de suite l'odeur qui le pris au nez lui rappela de douloureux souvenir. Faisant fi de ses états d'âme, il repéra bien vite les 2 déchets qui se prétendaient des hommes. Ces derniers étaient déjà en train de faire preuve de leurs grandes bontés d'âme en essayant d'attraper la longue chevelure rouge d'une Kitsune.

Ca doit être elle...

Elle était au bord des larmes et sale. Malgré cela, Dohko ne put s'empêcher de la trouver belle. Leurs regards se croisèrent un instant, ce qui eut pour effet de couper le souffle de notre héros un instant. Ce regard. Ce regard farouche, déterminé mais aussi apeuré, lançant des appels à l'aide inaudibles. En 2 enjambées, il rejoignit les 2 fiers à bras et posa la main sur l'épaule du premier.

"Messieurs, vous importunez cette jeune kitsune... Veuillez arrêtez immédiatement !"

"Hein ? Dégage blanc bec, retourne chez ta mère ou tu vas voir ce qu'il va t'arriver !"

Faisant mine de lui décocher un coup de poing au visage, le premier lascar se retrouva avec le bras plié dans le dos d'une seule main par le "blanc bec". Voulant aider son camarade, le second fut envoyé au tapis d'un coup de pied bien placé dans sa virilité en se tordant de douleur.

"Je n'ai pas été assez clair je crois... Laissez cette kitsune tranquille... A moins que vous ne vouliez une autre correction !"

En guise d'avertissement, il abattit son poing sur son prisonnier, lui ouvrant l'arcade. Ils ne se firent pas prier pour déguerpir sous les yeux ahuris d'un jeune homme en tenue de travail et d'un plus âgé, habillé d'une chemise classique. Ne jettant pas un regard à la kitsune, il s'approcha du comptoir. Le ptit vieux, bien que souriant, recula d'un pas... avant de manquer de mourir de surprise.

"Monsieur, je voudrais adopter la kitsune que ces 2... déchets... voulaient... Peu importe le prix : ça devrait suffire !"

Il déposa une bourse remplie de piècettes sur le comptoir et l'homme s'empressa d'ouvrir la cage et de faire sortir la jeune hybride, lui passant malgré tout une laisse dans l'anneau de son collier. Une fois la paprasserie faite, Dohko sorti de ce lieu infâme ou tant de souvenirs revenaient le hanter. Levant le visage vers le ciel, il ferma les yeux, serrant fermement la laisse dans le creux de sa main. Un instant plus tard, il revint à la réalité. La jeune hybride le regardait droit dans les yeux... regard que Dohko préféra éviter. Il se contenta de détacher le collier du cou de la kitsune.

"J'ai fait ce que j'ai pu... Maintenant c'est à toi de jouer. Il doit bien avoir quelqu'un qui t'attends quelque part : personne n'offrirait une bague à une hybride si elle était sauvage... Tu es libre. Sois prudente... et adieu !"

Discrètement, il déposa dans la main de la jeune fille une petite bourse afin qu'elle puisse survivre quelques jours, qu'elle puisse s'habiller, se loger et se nourrir un minimum avant de repartir chez elle. Puis il fit demi-tour et pris le sentier menant à sa petite maison...

Il a encore fallu que je me fasse avoir par mon bon coeur... Mon vieux Dohko, ça ne t'as pas encore servi de leçon on dirait...

La porte d'entrée s'ouvrit et des éclats de rire parvinrent aux oreilles d'Alice. Un long frisson glacé parcouru son dos alors que les pas se dirigeaient dans sa direction. Retournant au fond de sa cage, la kitsune leva un regard horrifié vers les deux hommes qui la détaillaient comme un loup regarde un mouton égaré, ce morceau de chair ambulant particulièrement appétissant. L'un d'eux se pencha, et glissa sa main à travers les barreaux de la cage d'Alice.

"Vient ici, ma petite. Tonton va pas te faire de mal. Que du bien. "

Alice le dévisagea avec effroi. À la place du visage de l'homme, elle voyait celui de son ancien maître. Il lui souriait sadiquement, les yeux rougeoyants. " Viens, Alice. Laisses-moi te toucher encore un fois... " S'appuyant contre le mur du fond, Alice détourna le regard, murmurant des " non " à répétition. Elle ferma les yeux, apeurée et au bord des larmes, suppliant silencieusement toutes les forces divines de ce monde de lui venir en aide.

Entre-temps, l'autre homme s'était à son tour accroupit, et glissai sa main à travers les barreaux, tentant d'agripper la chevelure flamboyante de la kitsune.

- Vient là où je t'y tire par les cheveux.

La porte d'entrée claqua de nouveau. Alice ouvrit les yeux et jeta un regard suppliant vers l'homme vêtu d'une sombre capuche qui venait d'entrer. Son regard capta le sien et elle le vit fondre vers ses deux agresseurs et ferma les yeux, préférant éviter la vue du sang, même d'une bagarre. Lorsque les voix et les bruits de la bagarre se turent, Alice risqua un oeil vers le couloir maintenant désert et soupira de soulagement. Le veil homme qui lui avait rendu sa bague s'approcha d'elle et lui sourit timidement en ouvrant sa cage. Il vint détacher sa chaîne et glissa dans l'anneau de son collier une laisse. Alice le suivit à l'extérieur et fixa l'homme qui venait de l'acheter avec surprise. Celui-ci ce contenta d'attraper la laisse et la traîna hors de l'animalerie. Trop surprise pour parler, la kitsune se contenta de fixer l'étrange humain en silence. Cherchant son regard du sien, elle le vit s'arrêter, et sans même la regarder, il lui dit :

"J'ai fait ce que j'ai pu... Maintenant c'est à toi de jouer. Il doit bien avoir quelqu'un qui t'attends quelque part : personne n'offrirait une bague à une hybride si elle était sauvage... Tu es libre. Sois prudente... et adieu !"

Alice fixa sa bague un instant, ayant oublié qu'elle l'avait glissé à son doigt, puis elle releva la tête vers l'étranger. L'homme glissa alors dans sa main un lourde bourse avant de retirer la laisse à son cou. Il se retourna et s'éloigna en silence. Alice fixa son dos en battant des paupières, surprise. Finalement, elle le rattrapa au pas de course et agrippa son poignet le forçant à s'arrêter. En rougissant, elle s'éclaircit la voix et lui souffla :

" Attendez. Je ... Je voulais vous remercier... Et puis vous avez tord, je n'ai pas d'endroit où aller. Mais merci. Merci pour tout. "

Lentement, l'hybride relâcha le poignet de l'étranger et lui fit un pâle sourire avant de se retourner pour s'éloigner. En marchant, elle fit mentalement la liste des choses qu'il lui faudrait. D'abord des vêtements de rechange, une brosse à dent, des vivres et un bon lit. Alice aurait aimé s'arrêter dans un petit marché à la recherche de vêtements. Seulement, vue sa piètre tenue, elle préférait ne pas perdre son temps. Elle risquait bien de se faire agresser de nouveau par n'importe qui. Tournant nerveusement l'anneau à son doigt, l'hybride examina les bâtiments tout près à la recherche d'un hôtel.

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Je n'ai pas d'endroit ou aller... Je n'ai pas d'endroit ou aller... Cette phrase résonnait dans sa tête depuis qu'elle lui avait dite. Comment était-ce possible ? Sa bague témoignait que quelqu'un l'attendait quelque part. Que ce soit sentimentalement ou pour tout autre chose : il devait y avoir forcément quelqu'un. Mais dans son regard, sincère et chaleureux, il ne lui avait pas semblé déceler le mensonge. Alors quoi ? Que devait-il faire ? L'amener chez lui ? Le bon sens aurait voulu que oui : c'est d'ailleurs cette idée qui revenait sans cesse. Mais pourtant, il ne se sentait pas prêt. Mais avait-il le choix ? Ce ne serait pas ce vulgaire morceau de papier d'acte de "propriété" qui ferait quoi que ce soit pour le salut de la jeune kitsune.

Que faire ? ... Que faire ? ... Que faire ?

Puis soudain, la décision : simple évidente et pourtant si difficile à prendre. Non, il ne la laisserait pas tomber ! Oui il irait jusqu'au bout, il la protégerait, il la ferait allé mieux... et il l'aiderait à retrouver l'endroit d'où elle vient. Mais avant toute chose, il devait retourner chez lui rapidement : si il l'amenait chez lui, il faudrait d'abord un minimum s'assurer que tout serait prêt pour l'accueillir. Somme toute un peu ridicule mais Dohko n'aimait pas laisser la moindre chose au hasard... Courant sur le sentier de terre, il arriva en moins de 5 minutes chez lui et regarda un peu partout comme le garde-manger, le bois pour le feu, de quoi se laver, se vêtir... Bien entendu qu'il avait tout ça : il n'avait RIEN jeté depuis ces 6 derniers mois. Tout était encore bien présent et il se fustigea mentalement.

Tu n'es qu'un idiot ! Bien sur que tu avais assez et de quoi en prendre soin, de la nourrir, de la soigner, de l'habiller... Tu vas faire comment pour la retrouver maintenant ? Elle doit être loin ! Ah il est beau le chasseur de primes, le meilleur traqueur des pleines de l'Est...

La réponse lui vint pourtant rapidement, tendrement... et aussi de manière assez humide. Magena, le loup gris-blanc, était revenu de sa virée dans les bois et était venu lécher la joue de Dohko alors qu'il fouillait dans une mâle. D'humeur joueuse, il profita de la surprise pour gratifier son maitre d'une multitude de coup de langue sur le visage, ce qui eut pour effet de faire basculer Dohko en arrière, sur le dos pendant que le loup continuait son petit jeu, visiblement très amusé par la situation. Pris au jeu à son tour, Dohko se rétablit vite sur ses pieds et bouscula gentiment le fauve qui reparti de plus belle, tentant cette fois de lui mordiller les jambes. Pourtant, à contre-coeur, Dohko arrêta leur petit manège et s'installa en tailleur par terre, s'approchant du loup, le regardant dans les yeux. D'instinct, Magena comprit qu'il se devait d'être attentif et il s'installa, la tête penchée sur le coté, les oreilles dressées, les yeux attentifs, tout les sens affutés pour écouter les paroles de son maitre. Celui-ci cherchait ses mots.

"Mon vieil ami... Ton maitre a encore fait une bétise... Je... J'ai... adopté une hybride mais... Je lui... ai dit de s'en aller. Je n'aurais pas dû faire ça... Je dois la retrouver, tu comprends ? Je dois veiller à sa sécurité jusqu'à ce que je retrouve d'où elle vient... Tu peux m'aider ?"

Les yeux pétillants du loup ne l'avaient pas quittés : son regard perçant savait voir son âme au travers de la chair : il comprit d'emblée que c'était bien plus que ce qu'il en disait en réalité. D'un bon il se leva, se rua vers la porte, remuant la queue, près à partir en chasse. Dohko le suivit, lui fit sentir ses mains, ce que Magena fit avec application. Puis il ouvrit la porte et le loup s'en alla au petit trop, la truffe au ras du sol, pour débusquer, en quelque sorte, la jeune kitsune, Dohko à sa suite. Les gens présents ce jour là pourraient témoigner qu'ils ont vu passer 2 ombres le long des rues : un homme et un chien massif... Si ils savaient seulement. Peu de gens savaient que le sympathique mais discret professeur d'histoire avait apprivoisé un loup. Cela valait sans doute mieux d'ailleurs. Au bout d'une demi-heure de recherche, Magena trouva la bonne piste et eut vite fait de repérer celle que lui et son maitre recherchaient. Pourtant il s'arrêta net. Surpris, Dohko en fit autant et regarda, inquiet, son vieil ami.

Il s'était mis à gronder, de plus en plus fort en direction d'une petite ruelle. Ses babines frémissaient si bien qu'on pouvait apercevoir ses crocs de temps à autre. Visiblement, quelque chose n'allait pas. Il bondit en avant suivit comme son ombre par le loup et pénétra dans la ruelle sombre... Il retomba sur les loques qu'ils avaient corrigés un peu plus tôt dans la journée. Ils avaient retrouvés la kitsune et étaient sur le point de... Mieux vaut ne pas savoir quelle sorte d'abominations ils comptaient lui faire subir. Mais cette fois, ils étaient munis de couteaux et ils eurent vite fait de reconnaitre Dohko. Ce dernier analysa rapidement la situation. L'effet de surprise en moins, ils étaient vraiment impressionnants et redoutables. A ses cotés, Magena piaffait d'impatience, les poils totalement hérissés, près à bondir. En parfaite osmose, l'homme et le loup attaquèrent de concert, l'un à coup de poing, de pied, de genou et de coude, l'autre avec ses dents. Les coups pleuvèrent sur les 2 rustres mais ils en donnèrent quelques-uns aussi. Mais finalement au bout d'un combat aussi rapide que brutal, ils furent mis au tapis et pour de bon cette fois. Dohko avait une entaille sur le bras et l'arcade sourcillière ouverte et Magena boitait légèrement mais ils se regardaient, les yeux brillants et heureux : abrité sous une petite boite en carton, la jolie kitsune avait assisté à toute la scène. Ils s'approchèrent tout les 2 et Dohko se mit à genoux.

"C'est la deuxième fois que je te sauve la vie... La prochaine fois, tu me payes un verre, d'accord ?"

Il essayait de plaisanter car elle était en pleur, totalement paniquée... si bien qu'elle s'évanouit. Dohko la transporta aussi vite que possible chez lui, lui ôta les loques qui lui servait de vêtements, lui donna un grand pull très chaud dans lequel il l'emballa mettant de coté les battements affolés de son coeur quand son regard s'était posé sur le corps pratiquement nu de la jeune kitsune... Il fit du feu et prépara une soupe de légume. Peu de temps après, elle se réveilla, peut-être grâce à la bonne odeur. Magena fut le plus prompt à s'en apercevoir vu que déjà, il lui léchait le visage, visiblement très intrigué.

"Magena, arrête ça, tu entends ?!? ... Excuse-le, il est gentil mais un peu trop fou-fou. Tu vas mieux ? ... Tu es... chez moi..."

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